À la Une: le drame des agressions à l’arme blanche chez les jeunes
Revue de presse internationale - A podcast by RFI

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Un drame qui endeuille une nouvelle fois la France. « Mélanie, tuée par un collégien de 14 ans » : le visage de la jeune surveillante est en première page du Parisien. « Le drame de trop », s’exclame le journal. « Comment est-ce possible ? Comment un jeune de 14 ans peut-il poignarder à mort la surveillante de son collège, en présence des gendarmes ? Depuis hier matin, le petit bourg paisible de Nogent en Haute-Marne et toute la France s’interrogent. Aucun village, aucune ville n’est donc à l’abri de cette hyperviolence qui étend peu à peu son linceul. »Déjà fin avril, rappelle Le Monde, « un élève d’un lycée catholique de Nantes avait tué une camarade et blessé trois autres avec un couteau et les agressions de ce type se sont succédé ces derniers mois. Devant l’émoi suscité et la surenchère sécuritaire dont fait preuve une partie de la droite et de l’extrême droite, l’exécutif cherche comment prévenir ces agressions. Mais les solutions se sont révélées jusqu’ici inopérantes, soupire Le Monde, tant il est difficile de sécuriser 12 millions d’élèves et 1,2 million de personnels. Le meurtre d’hier l’a encore prouvé : du lycée privé de centre-ville au collège rural, tous les établissements peuvent être concernés par ces violences, y compris quand ils ne sont pas identifiés comme "à risque". »À lire aussiFrance: une surveillante tuée à coup de couteau par un collégien en Haute-Marne« Trop complexe pour y plaquer un discours de prêt-à-penser sécuritaire »« Sidération » et « tristesse » pour Libération : « La décence oblige a minima à attendre les premières conclusions des enquêteurs, estime le journal. On devrait en savoir plus ce mercredi. C’est d’autant plus nécessaire que la surveillante a été agressée alors que des gendarmes se trouvaient à quelques mètres d’elle, lors d’une opération "inopinée de fouilles de sac", dispositif récemment mis en place par Bruno Retailleau et Élisabeth Borne. C’était après la mort d’un adolescent à proximité d’un lycée de l’Essonne. Cette présence des forces de l’ordre au moment des faits n’invalide évidemment en rien, pointe Libération, la nécessaire réflexion sur les mesures de sécurité à prendre pour éviter que d’autres drames du même ordre se produisent. La prolifération des armes blanches, par exemple, est évidemment une question qu'il faut traiter. Mais la mort de la surveillante du collège Françoise-Dolto de Nogent démontre aussi que ce sujet de la violence en milieu scolaire est trop complexe pour y plaquer un discours de prêt-à-penser sécuritaire. Et que c’est dans le croisement des mailles éducatives et sécuritaires que se niche la bonne réponse. »À lire aussiAprès la mort d'une surveillante tuée par un collégien, l'exécutif français promet des actionsDéconstruction…« Effroi et colère », s’indigne Le Figaro. « Comment les armes, "blanches" ou pas, la violence, la drogue, la pornographie et le sang ont-ils colonisé l’espace et l’esprit de nos enfants, de nos adolescents ? Ni les portiques de sécurité ni les consultations de santé mentale, pour souhaitables qu’ils soient, ne suffiront à endiguer cette effroyable dérive. Penseur du siècle dernier, Norbert Elias décrivait le processus de civilisation et l’intelligence des hommes comme le fruit de la transmission et de l’intériorisation des normes sociales et de la maîtrise de soi. C’est peu dire, soupire Le Figaro, que notre siècle, épris d’une idée dévoyée de la liberté, "déconstruit" toute idée d’autorité ou d’empêchement, d’héritage ou de savoirs… Or, derrière "la mince pellicule de la civilisation", avertissait à sa suite Raymond Aron, guette la barbarie. Qui s’emploiera, enfin, à restaurer cette "mince pellicule" ? »L’arraisonnement du voilier Madleen : une opération com’ réussie…À la Une également, l’affaire du voilier humanitaire vers Gaza arraisonné par la marine israélienne hier avec ce commentaire du Temps à Genève : « Certes, cette flottille de la liberté était un pur coup de communication. Mais il a été efficace, relève le quotidien suisse. Il a trusté les antennes, en tout cas en France. Et il a jeté une lumière différente sur un blocus humanitaire inacceptable, dont on a beaucoup parlé, mais sur lequel les analyses commençaient à tourner en rond. Alors que l’on a parfois l’impression que tout a été essayé pour faire plier Benyamin Netanyahu, les matelots d’un jour auront réussi à provoquer d’importantes manifestations en France et ailleurs, pointe encore Le Temps, à forcer les autorités françaises à se positionner encore un peu plus contre ce blocus, bref à maintenir la pression sur le sujet dans certaines opinions publiques européennes. »À lire aussiGaza: Israël intercepte le voilier humanitaire «Madleen», Macron appelle au retour des ressortissants français