Quelle marque de pneus a soutenu les nazis ?

Choses à Savoir - Culture générale - A podcast by Choses à Savoir

Hitler n'aurait pu mettre en œuvre ses grandes offensives militaires et ses plans d'occupation de territoires sans le pillage des ressources des pays conquis et sans la collaboration active de certains entrepreneurs allemands. Cette page peu glorieuse de l'histoire de leur pays, plusieurs entreprises allemandes ne veulent pas la tourner sans en savoir davantage. C'est notamment le cas du groupe allemand Continental, le second équipementier automobile mondial. En effet, l'entreprise a chargé un historien de faire la lumière sur son rôle durant l'ère nazie. Son volumineux rapport, récemment publié, ne fait aucun doute : Continental a bien collaboré, sans états d'âme apparents, avec le régime national-socialiste. Ce qui a motivé les dirigeants, ce cette entreprise comme de bien d'autres, ce ne ne sont pas tant les convictions politiques que le sens des affaires. En effet, Continental avait beaucoup à gagner dans la guerre déclenchée par le dictateur nazi. De ses usines sortaient de nombreux produits indispensables aux militaires : les pneumatiques, bien sûr, mais aussi des masques à gaz, des pièces pour les chars et les avions et les semelles en caoutchouc des chaussures utilisées par les soldats. Les usines tournent donc à plein régime. Mais, comme de très nombreux Allemands sont au front, la main-d'œuvre manque. Continental fait donc appel à environ 10.000 travailleurs forcés, venus des pays occupés. Et ses dirigeants n'hésitent pas à recourir aux déportés des camps de concentration. Ils les traitent avec autant de sauvagerie que leurs gardiens. Pour tester la solidité des semelles, on fait parcourir à ces malheureux 30 ou 40 kilomètres dans la cour. Au milieu, trône une potence, où sont pendus les prisonniers épuisés, qui ne peuvent plus avancer. Des marches forcées sont même organisées dans la neige ou sur des chemins pris par les glaces. Les fameuses chaussures au pied, certains font ainsi plus de 2.000 kilomètres. Pas de quoi émouvoir l'un des dirigeants de Continental :"ils peuvent mourir, disait-il, il y en aura d'autres". De fait, cette main-d'œuvre taillable et corvéable à merci ne manquait pas. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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