Pourquoi dit-on « une levée de boucliers » et « être un cordon bleu » ?
Choses à Savoir - Culture générale - A podcast by Choses à Savoir
Categories:
Il est toujours intéressant de s'interroger sur l'origine d'expressions que nous utilisons tous les jours. C'est le cas de l'expression "une levée de boucliers". Quand une décision suscite une "levée de boucliers", cela vaut dire qu'elle provoque un rejet massif et spontané. Il s'agit en quelque sorte d'une réaction viscérale. Mais d'où vient cette expression ? Du fait de son contenu, on l'imagine, elle a une origine militaire. Pour la comprendre, il faut remonter aux tribus germaniques qui, en s'infiltrant peu à peu dans l'Empire romain, ont transmis une partie de leurs coutumes à ses citoyens, et notamment aux légionnaires. Ceux-ci avaient l'habitude de se servir de leurs boucliers pour exprimer leurs sentiments. Ils les frappaient de leurs épées quand ils étaient satisfaits. Et quand ils voulaient désigner leurs chefs, les guerriers germaniques avaient aussi l'habitude de les hisser sur des pavois, de grands boucliers utilisés lors des batailles. Mais quand ils désiraient manifester leur désapprobation, ils montaient le bouclier au niveau de leur bouche. D'où le terme « levée » de boucliers. Intéressons-nous maintenant à l'origine d'une seconde expression, "être un cordon bleu". Une personne qualifiée de la sorte est réputée pour ses talents culinaires. Pourtant, l'origine de l'expression n'a rien à voir avec la cuisine. Elle remonte à un ordre de chevalerie créé en 1578 par le Roi Henri III : l'ordre du Saint-Esprit. Si ce n'était pas l'ordre de chevalerie français le plus ancien, il devint assurément le plus prestigieux. Or, on disait de ses membres qu'ils portaient le « cordon bleu ». Ce terme en est d'ailleurs venu à les désigner. La croix de l'ordre du Saint-Esprit était en effet portée sur un ruban de couleur bleue. Un "cordon bleu" a donc fini par désigner une personne excellant dans un domaine particulier. L'application de cette expression au monde culinaire viendrait de la journaliste Marthe Distel, qui crée, en 1895, la revue "La cuisinière Cordon Bleu" et qui, l'année suivante, fonde l'école du "Cordon Bleu", où l'art culinaire était mis à l'honneur. L'école comprendra bientôt de nombreux établissements. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices