Le dictateur biélorusse Loukachenko renversé par des hackeurs ?

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L’histoire que je vous partage aujourd’hui sera à coup sûr adaptée au cinéma dans le futur tant elle est digne des scénarios les plus fous d’Hollywood. Mais ce qui en fait une histoire aussi intéressante, c’est surtout sa portée politique bien au-delà de tout ce que l’on peut imaginer. Car clairement, il n’y a que dans les films et les séries que l’on peut voir des hackers renverser un gouvernement n’est-ce pas ? Et bien ce sera peut-être prochainement une réalité en Biélorussie. En effet, un collectif de pirate informatique baptisé Belarus Cyber Partisans est parvenu à pirater pratiquement toute l'administration du président Alexandre Loukachenko. Objectif : publier au grand jour des documents accablants, prouvant sa culpabilité dans diverses affaires criminelles, et fragiliser le plus possible le dirigeant politique, homme fort de la Biélorussie depuis pratiquement 30 ans.D’ailleurs, si vous n’avez pas vraiment suivi la situation depuis sa réélection controversée en août 2020, il faut savoir que le président Loukachenko a tout simplement durci les sanctions contre ses opposants, au point d’en forcer un grand nombre à l’exil dans des pays voisins. En un an, ce sont plus de 27 000 personnes qui ont été arrêtées, et bien souvent condamnées à de lourdes peines de prison. Mais c’était sans compter sur l’implication des hackeurs biélorusse, bien décidé à faire barrage à celui qu’il considère comme l’ennemi public numéro un. Ainsi, dès septembre 2020, les hackers du groupe Belarus Cyber Partisans ont ainsi publié les noms et les informations personnelles de plus de 1.000 policiers de haut rang dans le pays, qui d’après eux prouvent de nombreux crimes de toute natures commis par les autorités, et largement impunis.D’après les dernières informations diffusées par un média Biélorusse sur un canal de la messagerie cryptée Télégramme, les hackers seraient en possession de nombreux enregistrements audio compromettants pour le pouvoir et notamment les services de police. Leur dernière série d'attaques leur a permis de récupérer des images filmées par drones de la répression des manifestations, ainsi que la liste des numéros de téléphone surveillés par le régime. Pour le moment, les éléments publiés ne représenteraient qu'une infime partie des données collectées, puisque les activistes affirment avoir piraté pratiquement tous les serveurs de l'administration du dictateur. Si tout cela se confirme, il s'agirait de la plus grosse opération de piratage menée contre le pays.Si je peux vous raconter cette histoire aujourd’hui, c’est grâce au travail de fourmi réalisé par le journaliste Patrick Howell O’Neill du MIT Technology Review. Dans son article, O’Neill interroge un porte-parole des BCP, qui lui explique que l’objectif de ces cyber-activistes est de stopper la violence du régime envers la population. Le groupe serait constitué d'une quinzaine d'experts informatiques issus de plusieurs startups du pays, mais seuls quatre de ces hackers mèneraient véritablement des opérations de piratage, les autres étant affairés au tri et à l’analyse des données collectées. D’ailleurs, la grande force de ce groupe, c’est qu’ils n’agissent pas seuls. Si les données fuitent de tous les ministères, c'est parce que des employés du gouvernement les renseignent. Ces taupes font partie d’un autre groupe baptisé BYPO.Face à cette armée de l'ombre insaisissable, Alexandre Loukachenko semble totalement désarmé. Si la contestation dans la rue est réprimée dans le sang, c’est sans aucun doute sur internet qu’elle se poursuivra. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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