Pourquoi Monaco va-t-elle être placée sur "liste noire" ?

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Imaginez : Monaco, le célèbre Rocher, paradis des milliardaires, haut lieu de la finance internationale…Mais aujourd’hui, cette image de place sûre et prestigieuse est en train de vaciller. La Commission européenne s’apprête à placer la principauté sur sa liste noire des juridictions à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.Tout commence il y a un an, en juin 2024. Le Groupe d’action financière, ou FATF — le grand gendarme mondial de la lutte contre le blanchiment — inscrit Monaco sur sa liste grise. Une liste qui signale des lacunes sérieuses dans le dispositif anti-blanchiment du pays.Le message est clair : malgré des lois adoptées en urgence fin 2022, la mise en œuvre sur le terrain reste insuffisante. Trop peu de contrôles, un suivi lacunaire des transactions suspectes, et des failles dans la traçabilité des fonds.Or, en Europe, cette inscription sur la liste grise du FATF a une conséquence automatique : Bruxelles doit examiner l’opportunité d’inscrire Monaco sur sa propre liste noire, celle des juridictions dites "à haut risque" pour le système financier de l’Union.Et c’est exactement ce qui est en train de se jouer. Les services de la Commission viennent de finaliser leur évaluation. Sauf coup de théâtre, le Parlement européen devrait valider cette inscription d’ici quelques semaines.Les conséquences ? Elles seraient lourdes pour Monaco.D’abord en termes d’image : la principauté rejoindrait des pays comme le Panama ou le Zimbabwe sur cette liste noire, un coup dur pour son prestige.Ensuite, en pratique : toutes les banques et institutions financières européennes seraient tenues de renforcer drastiquement leurs contrôles sur les transactions avec Monaco. Résultat probable : un net ralentissement des flux financiers, un risque de fuite des clients fortunés vers des places perçues comme plus sûres.Pour Monaco, l’enjeu est désormais vital : il faut démontrer, preuves à l’appui, que les réformes ne sont pas seulement cosmétiques mais bel et bien efficaces. Le gouvernement princier accélère les recrutements d’enquêteurs, renforce les capacités de sa cellule de renseignement financier, tente de convaincre Bruxelles qu’il peut encore éviter l’infamie.Mais le temps presse. Et l’Europe, dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine et la multiplication des réseaux criminels transnationaux, entend durcir le ton.Pour le Rocher, le compte à rebours a commencé. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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