Ultraviolence des jeunes : Attal lance la "contre-attaque" - L'intégrale
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🎙️ Retrouvez C dans l'air en podcast sur toutes les plateformes d'écoute : https://audmns.com/EUDBMds C dans l'air du 18 avril 2024 - Ultraviolence des jeunes : Attal lance la "contre-attaque" Deux adolescents de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue après le passage à tabac d'un jeune de 22 ans, décédé ce mardi 16 avril à Grande-Synthe. Cette affaire vient s’ajouter à une liste déjà longue de faits divers sinistres impliquant ces derniers jours des auteurs ou des victimes très jeunes. Il y a eu le passage à tabac mortel infligé à Shemseddine, 15 ans, à Viry-Châtillon, l’agression de Samara, 13 ans, devant son collège, à Montpellier, et le meurtre d’un jeune de 15 ans, tué d’un coup de couteau à Romans-sur-Isère. Un déferlement de violences qui provoque l’émoi et de nombreuses réactions dans le monde politique jusqu’au sommet de l’Etat. Hier Emmanuel Macron a réclamé à son Premier ministre de lancer une grande concertation sur le sujet de la violence des mineurs sur le modèle du Grenelle des violences faites aux femmes. Selon le chef de l’Etat, "le surgissement de l’ultraviolence dans le quotidien, chez des citoyens de plus en plus jeunes, exige un travail de temps long et qui engage tous les acteurs. C’est seulement ainsi que nous pourrons mettre fin au processus de décivilisation que j’ai dénoncé" a déclaré le président de la République en Conseil des ministres. L’idée pour l’exécutif est de présenter un projet de loi avant l’été parce que "la France a mal à une partie de son adolescence et de sa jeunesse" a expliqué ce jeudi Gabriel Attal. Depuis Viry-Châtillon, le Premier ministre a expliqué que le travail collectif durerait 8 semaines. "Nous recevrons les parlementaires et les forces politiques avec qui nous pouvons construire un projet cohérent dans les prochaines semaines. Je souhaite que nous puissions faire des propositions d’ici 4 semaines", a-t-il affirmé. Pour marquer les 100 jours de son arrivée à Matignon, Gabriel Attal a une nouvelle fois prôné un "sursaut d’autorité" auprès d’une partie de la jeunesse et également fait de nombreuses annonces : sanctions sur le dossier scolaire des élèves "fauteurs de troubles", internats pour éloigner les jeunes des "mauvaises fréquentations", aides aux parents et aux familles monoparentales et "nouveau plan stup" pour lutter contre le trafic de drogue qui loin de se limiter aux métropoles gagne aujourd’hui la ruralité. Les petites communes et les villages ne sont en effet pas épargnés par l'explosion des trafics de stupéfiants et les maires ruraux tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois. Selon une note du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), rendue publique en juillet 2023, en 2022, 11 % des mis en cause pour trafic de drogue et 14 % des personnes suspectées d’usage de drogue étaient concentrés dans des territoires ruraux. Autre fléau qui inquiète de plus en plus : la prostitution des mineurs. Il y aurait aujourd'hui entre 15 000 et 20 000 mineurs prostitués en France, un chiffre en augmentation de plus de 70 % en cinq ans, selon les associations. "On estime qu’aujourd’hui 13 % des personnes prostituées sont des mineurs. C’est un chiffre qui a doublé depuis 2021", a indiqué Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, devant la délégation aux droits des femmes du Sénat. Un phénomène qui serait facilité par les réseaux sociaux. LES EXPERTS : - DAMIEN DELSENY - Rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice - Le Parisien - SOAZIG QUÉMÉNER - Rédactrice en chef - La Tribune Dimanche - AUDREY GOUTARD - Grand reporter - France Télévisions, spécialiste des faits de société - DRISS AÏT YOUSSEF - Docteur en droit public - Spécialiste des questions de sécurité globale